Charles Carson Une oeuvre vivante…

Anne Richer, rencontre… Journaliste à la Presse depuis 1968.

Ces dernières années, elle a dressé le portrait de plus d’une centaine d’hommes et femmes, bâtisseurs et rassembleurs, leaders et héros de notre temps entre autres; Pierre Bourgault, Pierre Bourque, Edith Butler, Michel Courtemanche, Yvon Deschamps, Diane Dufresne, Charles Dutoit, Sylvie Fréchette, Agnès Grossman, Pierre Marc Johnson, Andrée Lachapelle, Phyllis Lambert, Roger D. Landry, Robert LaPalme, Joël Le Bigot, Daniel Lemire, Suzanne Lévesque, Doris Lussier, Simonne Monet-Chartrand, Lise Payette, Lorraine Pintal, Jean-Claude Poitras, Jacques Proulx, Andrée Ruffo, Marcel de la Sablonnière, Alain St-Germain, Richard Séguin, Michèle Thibodeau-DeGuire, Michel Tremblay, Mgr Jean-Claude Turcote, Gilles Vigneault, Charles Carson et plusieurs autres…

Charles Carson

Une oeuvre vivante

Pour laisser sa trace dans le monde, Charles Carson a choisi de peindre. Un choix absolu, irrépressible, qui le conduit depuis trente ans à explorer toutes les facettes de son univers intime, à la fois organique et spirituel.
Et à nous l’offrir en partage.

La révélation de son œuvre devient, pour celui qui est sensible à l’art, une découverte capitale.

Debout la première fois devant un tableau de Charles Carson, l’explorateur, le citadin, néophyte ou collectionneur, sont plongés subitement dans une explosion de couleurs et de gestes. Peu importent l’anecdote, le sujet, la trame, le plaisir d’une telle œuvre tient au fait que l’artiste y a laissé une grande part de lui-même. Si on doit juger la valeur d’un artiste par sa spontanéité, son originalité, son honnêteté, on ne peut que se réjouir de l’existence d’une telle signature, d’un tel don.

Un long périple

Jour après jour : «Je cherche, recherche, crée pour apporter quelque chose de nouveau», dit-il. Aucun carcan. Aucun à priori. Seule maîtresse : la passion. Peindre est à la fois un besoin vital et : «Beaucoup de travail! Car rien ne vient tout seul,» ajoute-t-il. Il travaille en atelier, préfère de loin laisser surgir naturellement ce qui va apparaître sur la toile vierge. Chez cet artiste les images emmagasinées, les souvenirs bons ou tristes, sont autant d’éclats qui s’impriment, vifs, sur le tableau en devenir.

La souffrance, les multiples épreuves de la vie constituent un bassin quasi inépuisable d’inspiration. Charles Carson n’a pas été épargné. Son art transcende la réalité et lui apporte, une fois le tableau terminé la joie certes, mais aussi la paix intérieure. «Peindre est un état d’âme», confie-t-il. Ce tableau, une fois terminé, sera nanti d’une grâce spéciale comme le souhaite l’artiste, celle de donner du bonheur aux gens.

Un jour il a failli perdre la vie en plongée sous-marine. Le tourbillon qui l’emportait ne lui a pas fait perdre son amour de l’eau. L’élément privilégié qu’il soit mer ou rivière doit couler, voire gronder. La débâcle appréhendée jaillira en larges traits de spatule, en gerbes bleues, en vagues successives, et constituera un thème pictural de fonds marins.

Créer : un appel

Les vitraux des églises «leur lumière, leur transparence», sont les premières sources d’inspiration, d’éblouissement. Plus tard les voyages autour du monde ouvriront d’autres voies, notamment en Amérique latine. La Colombie sera une source constante d’émerveillements.

Mais au-delà de cet esthétisme, il n’oublie pas l’Homme. «J’ai vu tellement de souffrances!» s’exclame-t-il. Pour comprendre il interpelle sa spiritualité. Sa peinture deviendra dès ses premières esquisses, un témoignage de cette foi. «Elle était dans mon cœur», dit-il en parlant de son œuvre.  Elle l’est encore et toujours. Plus vibrante que jamais.