Le gardien des règles de l’Art – Christian Sorriano, Chargé de Mission par le Gouvernement français, afin de structurer « Les professions de l’Art »

Christian Sorriano - Le gardien des r`gles de l'Art

(Chargé de Mission par le Gouvernement français Arrêté du 2 décembre 1992, afin de structurer « Les professions de l’Art et des Antiquités »)

Christian Sorriano, Le gardien des règles de l’Art

Occulté par les propositions de réforme constitutionnelle et par la deuxième journée du procès de la petite Céline, l’arrêté du ministère de l’intérieur en date du 2 décembre dernier, tendant à « structurer les professions de l’Art et des Antiquités », n’a pas eu beaucoup d’écho.

S’ils avaient eu le temps ou la curiosité de s’y intéresser nos confrères auraient mesuré l’importance de cet arrêté ministériel à l’aune des activités concernées et des effets induits en terme d’emplois inhérents aux secteur des arts.

« La France, mère des arts, a toujours ignoré ce secteur, tant au plan juridique qu’au plan social », constate Christian Sorriano.

C’est ce Marseillais de 40 ans, fonctionnaire d’état, expert en Art et  Antiquités, qui a été nommé auprès du ministère de l’intérieur pour mettre de l’ordre dans le monde des arts.

Nos lecteurs et notamment ceux de la rubrique « A votre service » seront d’autant plus heureux d’apprendre cette nomination nationale que Christian Sorriano, depuis trois ans, grâce aux 200 lettres hebdomadaires qu’il reçoit, a pris conscience de leur désarroi.

CADRE JURIDIQUE ET SOCIAL

Car si nous avons la chance de posséder le patrimoine artistique le plus important du monde, les professionnels qui les gèrent fonctionnent dans le plus complet désordre, contrairement à leur confrère de la plupart des pays de la communauté.

Il était temps. Le ministère de l’intérieur a anticipé sur un danger imminent. « Si on avait laissé faire, assure Sorriano, toutes les professions du monde de l’Art allaient disparaître au profit des concurrents étrangers.

Le mérite de l’arrêté du 2 décembre 1992 est de donner un cadre juridique et social à chacune de ces professions.

« Les restaurateurs de meubles et de tableaux ne sont pas les seuls à fonctionner à qui mieux-mieux « , souligne l’expert Marseillais. « Tous les autres professionnels de l’Art et de l’Antiquités – encadreurs, galeristes, relieurs, antiquaires, brocanteurs,  etc.  – exercent également leur activité sans aucune définition officielle ou réglementaire ».

Le métier de restaurateur est l’un des derniers en France qui ne fasse l’objet d’aucune réglementation. En l’absence de formation d’apprentissage (il n’existe pas de CAP, de convention collective et de groupement professionnel susceptible de leur assurer une protection), les jeunes ne veulent pas être marginalisés socialement. Et les artisans, malgré leur bonne volonté, sont dans l’impossibilité de transmettre leur s’avoir à des apprentis.

UNE DOUZAINE DE CAP

Gardien des règles de l’Art, Christian Sorriano, à des idées précises sur sa mission.  » « Ce que je vais faire? Mettre en place des commissions chargées de concevoir une douzaine de CAP, pour restaurateurs de tableaux, meubles, céramiques, tapis et tapisseries, et pour les métiers de relieur et encadreur »

Notons encore la création d’une convention collective pour ces métiers, et une autre pour les antiquaires, brocanteurs et galeristes.

DISCIPLINER LA PROFESSION

Il s’agit donc de discipliner la profession d’expert par la rédaction d’un code déontologique. « Jusque là, en France, n’importe qui pouvait se prévaloir du titre d’expert, avoir pignon sur rue et délivrer des certificats d’authenticités » fait observer Christian Sorriano. « Cette situation entraînait des abus qui alimentait régulièrement les rubriques des faits-divers, tout en discréditant  l’ensemble du monde de l’Art français ».

Selon le ministère du Commerce et de l’Artisanat, les métiers d’Art concernant 200,000 personnes et développent un chiffre d’affaires d’environ 80 milliards de francs.

Qu’un Marseillais ait été choisi pour structurer l’ensemble des professions d’une part, et qu’il travaillera   d’autre part à la Préfecture, cela a une double symbolique.

D’abord, la distinction de Sorriano rejaillit sur la cité phocéenne elle-même. Le clin d’oeil historique ensuite. Le premier préfet des Bouches-du-Rhône (1800), Charles Delacroix, était le père d’Eugène, peintres illustre (« Les massacres de Scio »,) La Liberté guidant le peuple).

Tout ici nous renvoie à l’Art dans son expression la plus noble et officielle.

*Christian SORRIANO – Président de Drouot Cotation, PARIS – Expert en Art et en Antiquités – Expert en ventes publiques depuis 1979 – Expert et Assesseur à la Commission des Douanes depuis 1994 – Expert près de Tribunaux Administratifs – Expert à l’Union Internationale (1992) Chargé de Mission par le Gouvernement français Arrêté du 2 décembre 1992, afin de structurer « Les professions de l’Art et des Antiquités »